samedi 7 décembre 2013

Premier semestre fini!

Je sais, je sais, ça fait longtemps que j'ai pas donné de nouvelles. Aujourd'hui, je me rattrape avec un long article, puisque j'ai enfin fini mon premier semestre à Singapour et je suis en vacances!

Qu'ai-je fait durant tout ce temps? 

J'ai mangé au célèbre Swee Choo Tim Sum.

On s'est fait plaisir. Pour un prix dérisoire, bien sûr.



Je suis allée à un dîner couchsurfing.



J'ai pris une photo avec des autres étudiants d'échange (nous sommes 700 en tout, donc on est pas tous sur la photo). Celui qui me trouve a le droit à un cookie!


Pour la première fois du semestre, je suis sortie dans un club Singapourien. Comme vous pouvez le voir, j'étais très contente..



Sinon, comme je disais, j'ai enfin fini mon semestre. Je dis "enfin", mais en fait je suis plutôt surprise car ce semestre est passé très vite. Beaucoup d'étudiants d'échange ne sont là que pour un semestre, donc ça fait bizarre de penser qu'au prochain semestre, il y aura plein de nouvelles têtes. Plein de "nouveaux" qui vont se perdre sur le campus, vont vouloir faire des activités qu'on a déjà faites (j'entends déjà les "Tu veux aller à Gardens by the Bay?"), vont s'étonner de la façon de parler des Singapouriens et de leur discipline. Alors que nous, les "vétérans", tout ça ne nous arrache même plus un battement de cil.

Aussi, ce semestre ne m'a pas semblé être un vrai semestre universitaire. C'est un peu comme si j'étais en école d'été. On apprends beaucoup mais c'est quand même les vacances. Ce qui est sûrement dû au fait que c'est toujours l'été ici (et ça le sera toujours, puisqu'il n'y a qu'une seule saison). Chaque matin, j'ai juste à enfiler mes éternels short, débardeur, tongs, puis j'enfourche mon vélo et c'est parti pour 15 minutes de vélo, direction le campus paradisiaque. La rentrée est censée être synonyme de diminution des températures, de transition graduelle (ou pas) de sandales à bottes et de gilet à manteau! A Singapour, j'ai vraiment l'impression que le temps est figé et que je flotte constamment dans l'insouciance de l'été. Mais je ne m'en plains pas du tout. Lorsque je vois des photos de la neige en France, je suis bien contente d'être à 130 kilomètres de l'équateur.

J'ai enfin passé mon dernier examen. Je suis libre comme l'air depuis hier à 9h. J'avais l'impression que ça n'allait jamais venir, et les vacances me semblaient inatteignables. Pourquoi? Parce que ça faisait trois semaines que j'étais en période d'examens! J'ai fini les cours mi-novembre, puis j'ai eu 10 jours de révisions, suivis par un examen le 22 novembre, un autre le 29, puis le 4, 5, 6 décembre. J'étais plutôt contente de cette répartition, parce que en France j'ai été habituée à avoir cinq examens répartis en deux jours et demi. Cinq exams en trois semaines me paraissait parfait:  "Comme ça j'ai le temps de bien tout réviser!". Sauf que ça veut dire que les stress des examens s'étale sur trois longues semaines. Et le résultat est pas joli joli. Au moins, en France, le stress est intense mais rapide. On n'a pas le temps de se faire trop de mouron ou de se rendre compte qu'on est en examen, tout est fini à la vitesse de l'éclair. A NTU, on a trois semaines pour bien douter, bien flipper, bien se rendre compte qu'il nous reste beaucoup beaucoup de choses à apprendre. Au bout de deux semaines, j'étais au bout du rouleau. Je n'osais même pas m'accorder un moment de répit parce que plus je révisais, plus je me rendais compte de ce que je ne savais pas. Puis je suis tombée malade en plein milieu. Et il faut préciser qu'ici on n'a pas de TDs mais qu'on doit faire le travail tout seul, ce que je trouve bien, mais il a certaines choses que je n'avais pas compris lorsque je devais rendre des devoirs, et j'arrivais toujours pas à les comprendre toute seule.

La fin du dernier examen a été une vraie bouffée d'air. Je peux enfin revivre!! Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. J'ai du dire au revoir à mes amis qui rentrent chez eux. Hier, Jantsje a organisé une fête pour célébrer Sinteerklas, la Saint Nicolas Néerlandaise, qui est le moment où on échange les cadeaux aux pays bas. Noël se résumer juste à un repas en famille.


Saint Nicolas vient d'Espagne sur un bateau à vapeur et dépose des cadeaux et des poèmes dans les chaussettes accrochées sur les cheminées. Nous savons tous du apporter pour $10 de cadeaux, puis nous avons joué à un jeu pour répartir les cadeaux.


En gros, tous les cadeaux sont sur une table. On lance un dé. Si on tombe sur "choisi un cadeau", on prend un cadeau, si on tombe sur "droite/gauche", les cadeaux tournent vers la gauche/droite, si on tombe sur "vole", on peut voler le cadeau de quelqu'un, si on tombe sur "échange", on peut échanger les cadeaux de deux personnes et enfin, si on tombe sur "déballe", on peut déballer un de ses cadeaux, ce qui ne veut pas dire qu'il nous appartient. Le jeu fini lorsque tous les cadeaux sont déballé! A ce moment là, on fini avec tous les cadeaux qu'on a à ce tour. Ca peut paraître compliqué, mais ça ne l'est pas, et c'est vraiment drôle. Par contre, c'est looong. J'ai fini avec une petite bouteille de Vodka Grey Goose, puis les gens qui rentrent chez eux et qui ne peuvent pas tout mettre dans leur valise m'ont donnés leurs cadeaux, donc la pêche a été plutôt bonne!


Maintenant, j'ai moins de 24 heures pour organiser mon prochain voyage. Demain, je pars en Birmanie jusqu'au 23 décembre, date à laquelle je m'envole pour la Thaïlande. Les trois semaines suivantes sont encore floues, puis je retourne à Singapour depuis Phnom Penh au Cambodge! Je suis complètement folle de joie. Je suis tellement contente et reconnaissante des opportunités de dingues que la vie m'offre.

Je sais où je vais me rendre en Birmanie et dans quel ordre, mais j'ai pas de planning fixe parce que je préfère juger au feeling que j'ai des différents endroits que je vais visiter. Pour ce qui est des transports, je compte sur les bons conseils des gens que je rencontrerai sur le chemin et des employés des guesthouses. En Thaïlande, je penser aller passer Noël dans la ville où il y a le pont sur la rivière Kwai, qui est apparemment une petite ville très sympa et relax (et on peut y faire mumuse avec des éléphants!!), puis après ça je sais pas. 

J'ai vraiment hâte de partir à l'aventure. Ce n'est pas la première fois que je voyage seule, mais c'est la première fois que je pars aussi longtemps. Cinq semaines! Je suis particulièrement excitée pour la Birmanie!! J'ai entendu des merveilles sur ce pays, mais j'ai aussi entendu qu'il est dur et fatiguant d'y voyager. Aussi, la situation est très tendue en Thaïlande en ce moment, j'espère que ça se serra apaisé d'ici fin décembre. On verra bien! 

D'avance, je vous souhaite de bonnes fêtes!

samedi 9 novembre 2013

Infinity pool


Le lendemain du Deepavali, je suis allée avec ma copine Anna de Hong Kong à l'infinity pool en haut de Marina Bay Sands, l'hôtel le plus cher du monde et nouveau bâtiment iconique de Singapour, donc la construction a coûté un peu moins de 5 millards d'euros (oui oui, avec neuf zéros). Il s'agit de la meilleure piscine de Singapour, tout simplement parce qu'elle offre la plus belle vue de la ville et qu'elle est apparemment sans garde-fou, sans barrière... directement dans le vide! Elle n'est pas très large mais fait 150 mètres de long, c'est à dire trois bassins olympiques! 



Malheureusement, cette piscine n'est accessible qu'aux personnes qui logent à l'hôtel Marina Bay Sands, ce qui fait qu'il est impossible d'y aller, à moins de réserver une chambre. Je me souviens, la première fois que je me suis retrouvée en face de l'hôtel à Marina Bay, j'aperçu les palmiers en haut du skypark et je m'imaginais en train de bronzer tranquillement là haut. Bien sûr, quand j'ai appris que la piscine était réservée aux clients, mon envie a décuplée et j'étais vraiment triste de savoir que jamais je ne pourrais y accéder.

Par chance, mon amie Saskia connait quelqu'un qui connait quelqu'un qui connait quelqu'un.... qui travaille à cet hôtel! Il a donc un petit paquet de "wristbands", ces petits bracelets qui sont données aux clients de l'hôtel qui se rendent à la piscine. Ce sont des petits bracelets de papier, avec une couleur différente pour chaque jour. Saskia m'a prêté son propre petit bracelet et un autre qu'elle avait emprunté à son ami lorsque son copain est venu lui rendre visite en octobre, et nous avons pu nous rendre à l'infinity pool. (Edit: Le système a maintenant changé : il vous faut la carte de votre chambre d'hôtel pour accéder à la piscine.)

Je vais pas vous le cacher, une fois dans le lobby j'avais peur qu'on se fasse gauler, j'en avais une grosse boule au ventre. On nous avait dit qu'un seul des je-ne-sais-combien ascenseurs du lobby mène au dernier étage, donc à la piscine. Comme nous n'avions pas le droit d'hésiter, puisque techniquement si on a un bracelet, on est déjà allées à la piscine, on s'est engouffrées au hasard dans un ascenseur et bingo! c'était le bon! Je me marrais intérieurement, parce qu'il est courant que des gens se cotisent pour louer une chambre et obtenir les précieux bracelets, et nous par chance on a pu y accéder gratuitement. 

Quand nous sommes arrivées, il pleuvait un peu, mais ça s'est rapidement arrêté et on a pu pleinement profiter de la piscine. On a même eu le droit à autant de grandes serviettes chaudes qu'on voulait, comme tous les clients de l'hôtel! Un pur bonheur pour quand le soleil tombe, même s'il ne fait jamais froid à Singapour. Pour le reste, je vous laisse regarder les photos. Attention,  il faut pas que vous ayez le vertige!








Gardens by the bay et ses "supertrees" et des bâteaux au large
Là haut, j'ai appris à nager à Anna, qui jusqu'alors avait peur de l'eau. C'est quand même classe de pouvoir dire qu'on a appris à nager à l'infinity pool, hein?

J'ai oublié de prendre des photos du petit jacuzzi d'où on peut voir la vue de la photo précédente. Le jacuzzi est minuscule mais avec un carrelage magnifique du genre arc-en-ciel pétrole.

Alors oui, les architectes qui ont fait cet hôtel ne sont pas complètement fous. La piscine ne donne pas vraiment dans le vide. Je n'ai pas posté les photos de l'astuce, parce que ça enlève un peu la magie de l'endroit et peut-être que certain d'entre vous préfèrent ne pas savoir ce qui se cache derrière cette piscine vertigineuse! Mais, si vous tenez vraiment à savoir, vous pouvez aller faire un tour sur mon google drive où toutes les photos que j'ai prises à la piscine sont postées. Vous aurez donc un aperçu de la combine de l'infinity pool!

Et devinez quoi! J'ai trouvé des wristbands à la piscine! Un bleu pour le jeudi, trouvé dans le buisson derrière mon transat, un rose pour le samedi trouvé sous un transat et un jaune pour le dimanche trouvé dans l'eau! Comme les couleurs ne sont jamais changée, je peux y aller quand je veux ces trois jours de la semaine! Youhou!! A moi les après-midi de farniente à la plus impressionnante piscine du monde (une fois que les examens seront finis, bien sûr!).

jeudi 7 novembre 2013

Deepavali

Singapour est une ville très multiculturelle. Le fête hindoue du Deepavali (ou Diwali) est un jour férié officiel, bien que moins de 6% de la population adulte de Singapour ne suive cette religion.

Le deepavali est la fête la plus importante du calendrier hindou. On l'appelle aussi la fête des lumières, car on met des lumières dans les rues pour célébrer la victoire de la lumière contre l'ombre. On en profite aussi pour remercier les dieux de notre sagesse, richesse et santé.


La communauté hindoue est très présente dans le quartier de Little India, qui était le district réservé aux immigrés tamouls pendant l'occupation britanniques. C'est un de mes quartiers préférés de Singapour; toujours plein de vie, avec des gens allongés partout dans les pelouses, de superbes temples, de la nourriture à en tomber par terre... Pendant tout le mois qui précède le Deepavali, le quartier est décoré de lumière, un peu comme pour Noël mais en plus exotique. Il y a des bazaars, des spectacles, des expositions, etc.

Les festivités durent cinq jours. Le quatrième jour, cette année un samedi, est le jour férié. Comme je m'étais mal renseignée, j'ai proposé à mes copines d'aller à Little India le samedi, comme je pensais que ce serait le jour avec le plus de spectacles et de festivités. Erreur. En fait, le festival atteint son pic le troisième jour, puis le quatrième jour, les hindous restent en famille. Il n'y avait même plus de bazaar ou un seul spectacle. On a quand même pu profiter des lumière dans les rues et des prières speciales dans les temples.








Comme il n'y avait pas grand chose dans les rues, on a décidé d'aller au fameux Mustafa Centre. Je ne sais même pas comment vous le décrire. En gros, c'est un gigantesque centre commercial ouvert 24h/24 dans Little India, qui consiste en deux gros bâtiments, avec des passages entre les deux gros magasins. Mais c'est pas un centre commercial avec plein de petits magasins différents. C'est un seul gros magasin, un peu bordélique. C'est je ne sais même pas combien d'étages. Ce sont des petites allées entre les montagnes de produits, et bien sûr l'endroit est bourré de gens. On peut tout y acheter. Vraiment tout. De l'ipad aux bijoux en passant par de la nourriture et les affaires de musculation. C'est ici que j'ai acheté mon appareil photo en août.  C'est vraiment tout une expérience d'y mettre les pieds.



 Bien entendu, on a fait les pitres.




Aujourd'hui, la fac a aussi organisé une fête pour le Deepavali et pour le départ des étudiant en échange qui ne reste qu'un semestre. Tout comme la fête d'accueil basée sur Hari Raya (la Eid), on a eu un présentation sur la culture Hindoue, de la nourriture Indienne, des petits cadeaux, des tirages au sort (malheureusement j'ai rien gagné cette fois), des danseurs et un quiz. On a même eu le droit à des bindis et du henné gratuit!

Je tire une sale tronche, mais j'ai envie que vous voyiez mon bindi!!



vendredi 1 novembre 2013

Je déménage!

Le lendemain de ma sortie d'hôpital, en allant payer mon loyer, j'ai eu l'extrême surprise d'apprendre que j'étais expulsée de mon logement. Car voyez-vous, dans mon contrat, il est stipulé que je ne peux pas interrompre le contrat avant la date de fin fixée dans ledit contrat, mais que le logeur, Yo:Ha, peut m'expulser quand il veut, avec un préavis de deux semaines. Yo:Ha Jurong est un student hostel privé mais a un accord avec le ministère de la santé (MOH) et héberge en majorité des étudiants étrangers boursiers du ministère de la santé en première année d'études d'infirmière. Comme le MOH avait besoin de logements pour des étudiants supplémentaires, tous les locataires non-boursiers du ministère ont été expulsés.

J'étais assez contente que mon contrat se termine en avance, parce que j'avais vraiment envie de partir de cet endroit. Mais en même temps, le timing était très mauvais parce qu'il n'y a pas vraiment de place vacante dans les colocs d'étudiants en novembre. Ça aurait été beaucoup plus simple au mois de décembre, car tous les étudiants en échange pour un semestre retournent dans leurs pays et laissent leurs places dans les colocs (D'ailleurs, saviez-vous que les Singapouriens vivent en grande partie chez leurs parents jusqu'au mariage? Donc pas de colocs avec des étudiants Singapouriens possible).

On avait le choix d'aller dans une autre auberge d'étudiant de Yo:Ha dans le centre de Singapour, plus chère et loin de ma fac. J'avais pas envie de faire une heure trente de transport par jour, comme actuellement je vais en vélo à la fac et que j'adore ça. Et en plus, il n'y a pas d'abonnement mensuel pour les étudiants étrangers, donc le transport serait revenu hyper cher. J'ai donc cherché un logement et j'ai trouvé une place dans un endroit beaucoup beaucoup mieux, moins cher et plus près de la fac!

Ma résidence d'étudiant précédente était très sommaire. Il n'y avait que des chambres et il n'y avait pas de salon ou d'endroit où se relaxer (il y avait un jardin sympas avec des tables et des fauteuils, mais c'était rempli de moustiques donc j'y mettais jamais les pieds) et les parties communes étaient dégueulasses (elles étaient lavées chaque jour, mais les autre locataires étaient juste pas propres du tout).

Dans ma nouvelle résidence, je partage ma chambre avec une autre fille (que j'ai pas encore rencontrée! Elle va arriver d'une minute à l'autre!), dans un appart de 4 personnes. On a un salon, un canapé, un frigo, bref, on a tout pour être heureux! Pour la modique somme de 250€!! C'est un endroit réservé aux étudiants, donc il y a deux immeubles remplis d'étudiants, la plupart étrangers.

Pour en rajouter une couche, en revenant de ma première consultation de contrôle à l'hôpital, j'ai eu le plaisir de retrouver mon vélo avec un pneu explosé. Le pauvre petit pneu n'a pas supporté la chaleur Singapourienne et était fendu depuis un bail. Je l'ai apporté chez le vélociste, qui m'a tout changé en un rien de temps. Une semaine plus tard, le MÊME pneu, celui dont le pneu et la chambre à air sont neufs, a crevé à cause d'un minuscule pic de fer. Je vous avais bien dit que j'avais la poisse en ce moment.

Aussi, après ma sortie d'hôpital, l'assurance à continué à me taper sur les nerfs: je suis censée être couverte au premier euro, sans limite, sans franchise, mais l'assurance me demandait de faire une demande de remboursement à la sécu et de leur rétrocéder cette somme. Ce que bien évidemment je ne voulais pas faire parce que: 1) J'aurai eu des franchises à payer sur tout. Rien pour les médocs il y en a pour 450 dollars, vous voyez le truc? Et 2) Je veux que les termes de mon contrat s'appliquent.
Après un appel et plusieurs emails à Chapka Assurance, on m'annonce qu'une clause de mon contrat indique que pour les résidents français, chapka intervient après le remboursement de la sécu. Ils sont malins hein? Bien sûr, c'est pas indiqué dans le tableau des garanties mais que dans les méandres obscures du contrat. J'ai donc pu brandir haut et fort mon attestation de Français établi à l'étranger et mon attestation d'inscription consulaire et de résidence à Singapour, fournies par l'ambassade de France à Singap' où je me suis inscrite dès mon arrivée.

Morale de l'histoire? Inscrivez-vous au consulat de France dans votre pays d'accueil, même si vous y restez pour moins d'un an. La durée minimum de l'expatriation est de 6 mois pour pouvoir s'inscrire. C'est pas obligatoire, mais faites-le quand même! Ça se fait par email, même pas besoin de se déplacer jusqu'à l'ambassade. Dans mon cas, ça m'a permis d'économiser pas mal de sous, car sans ça, je n'aurai eu aucune preuve valable de ma résidence à l'étranger et aurait toujours été considérée comme résidente en France. En plus, si vous perdez votre passeport, ça vous rendra la vie beaucoup plus simple. Et en cas de crise, on est inscrit dans le dispositif de sécurité du consulat.
D'ailleurs, aujourd'hui je suis allée au consulat faire une demande de renouvellement de passeport. Il se situe près du jardin botanique, dans un endroit plein d'expats européens hyper bobos. Ça me fait toujours bizarre d'aller dans le centre de Singapour,  parce que tout d'un coup il y a des "caucasiens" partout et j'y suis plus habituée. Je suis arrivée en avance et suis passée avant mon heure de rendez-vous, donc je suis plutôt contente de ce côté là. Par contre, la nana qui a enregistré ma demande était aussi chaleureuse qu'un bac à glaçon et quand je lui ai posée une question sur le transfert de mon visa d'étudiant sur mon nouveau passeport, elle m'a froidement lâché qu'elle n'en avait aucune idée, comme si je posais la question la plus farfelue du monde. Oh pardon, au temps pour moi, j'avais l'impression que vous travailliez à l'ambassade de France à Singapour. Me serais-je trompée?




samedi 26 octobre 2013

Aventures et mésaventures en Indonésie

A cheval entre la fin du mois de septembre et le début du mois d'octobre, NTU a une semaine de vacances pour marquer la moitié du semestre. Pour les étudiants Singapouriens, c'est l'occasion de s'avancer dans leur travail et de se préparer pour les examens de mi-semestre. Pour tous les étudiants d'échange, c'est le moment de partir en vacances!

Jantsje, Roxana et moi avons acheté nos billets bien en avance, mi-août. On a opté pour Jakarta, sur l'île de Java en Indonésie, avec comme unique raison le fait qu'il s'agissait des billets les moins chers (une trentaine d'euros aller-retour). Et de toute façon, l'Indonésie ne pouvait qu'être bien!

On a donc eu un mois et demi pour préparer notre voyage, mais bien évidemment on ne l'a organisé que une quelques jours à l'avance. Etant donné que je n'ai pas cours le vendredi, j'ai décidé de partir à Java un jour avant elles pour pouvoir profiter un peu plus de l'Indonésie. Comme j'avais envie de surfer, j'ai choisi de partir directement pour Pangandaran, où j'avais lu sur internet qu'on pouvait surfer et qu'il y avait des choses sympas à faire. J'ai donc convaincu les filles de bien vouloir me rejoindre là-bas dès leur arrivée le lendemain. Car Pangandaran est à environ 11 heures de route de Jakarta. A ma grande joie, elles ont accepté.

Vendredi 28 septembre, je suis partie seule pour Jakarta. Ca faisait un bail que j'avais pas voyagé pour de vrai et j'étais hyper contente et excitée. Arrivée à l'aéroport, j'ai directement pris un DAMRI bus pour l'obscure station de bus Kampung Rambutan, à environ 2 heures de l'aéroport. J'avais lu sur internet qu'on pouvait y prendre un bus direct pour Pangandaran. Manque de chance, ce bus ne part que tôt le matin jusqu'à 8h, ou en fin d'aprem à partir de 5h. Comme je suis arrivée à la station de bus à 11h20 et que j'avais pas envie d'attendre (et que la station est dans un endroit paumé à moitié bidonville), on m'a dit qu'à midi je pouvais prendre un bus pour la ville de Banjar, située à environ 2 heures de Pangandaran, d'où je pouvais prendre un autre bus pour Pangandaran. J'ai donc embarqué pour un voyage de 7 heures jusqu'à Banjar, avec juste un bouquin pour passer le temps (pas de musique; mon ipod trouvé dans la rue il y a bientôt deux ans a rendu l'âme).

Le voyage s'est passé sans encombre, sauf que j'avais peur de ne pas trouver de bus pour Pangandaran à mon arrivée à Banjar. Le paysage était fantastique : des collines avec des rizières à perte de vue, de la jungle, des petits villages, j'en avais le souffle coupé! Arrivée à Banjar, un essaim de taxis m'est tombé dessus, certains me proposant une voiture privée jusqu'à Pangandaran, d'autres d'y aller en moto! Finalement, un petit gars m'a dit qu'un minibus pour Pangandaran allait bientôt arriver. Le fameux minibus est bien arrivé. Après deux heures et demi de secouage intense, parce que la route est hyper pourrie, je suis finalement arrivée à Pangandaran, complètement épuisée. En tout, dans cette journée, j'ai pris : un train à 5.45 du matin pour l'aéroport de Singapour, un avion, trois bus (12h30 de bus en tout!). Comme j'étais fatiguée, j'ai pris un trishaw pour mon hôtel, où ma chambre m'attendait. A mon arrivée, on m'a directement accueillie par mon prénom, comme s'il était inscrit sur mon front (Hi! Are you Ariane? Come here I'll show you to your room!). J'ai réservé une planche de surf pour le lendemain (rdv 10h!) puis je suis allée me coucher directement.

Le lendemain, j'étais en avance au rendez-vous pour le surf et j'avais faim malgré mon petit déjeuner, donc j'ai décidé d'aller faire un tour sur la plage, en me disant que là-bas je me ferai harceler par des petits vendeurs pour que j'achète leur nourriture ou cadeaux. Et bien non, à mon grand désespoir, j'avais faim et personne ne venait me harceler. J'ai du moi-même me déplacer jusqu'à un supermarché pour acheter des petits biscuits. J'étais très étonnée, mais des voyageurs que j'ai rencontré par la suite m'ont dit que c'était un des seuls endroits où on est vraiment tranquille.
La plage était vraiment sympas. Le sable étant d'origine volcanique, la plage est brune/noire, mais ça n'enlève rien à la beauté de l'endroit. Il y avait des barques de pécheurs à balancier et surtout pas beaucoup de touristes à cette heure, donc j'ai bien pu profiter de l'endroit.





Ensuite, le surf a commencé. Comme j'avais passé une semaine à faire du surf en Nouvelle-Zélande en 2010, je me suis dit que j'avais pas besoin de leçons et que je réussirais à me rappeler de ce que j'avais appris, même si ça me prendrait sûrement quelques chutes. Grossière erreur. J'ai passé quasiment une heure à galérer dans l'eau, à me manger des vagues terribles et à ne pas réussir à tenir debout sur ma planche. Non seulement, je ne me rappelais pas la formule magique pour se mettre debout sans perdre l'équilibre, mais aussi les vagues étaient très désordonnées. Le gars à qui j'avais loué la planche a donc décidé de me donner une petite leçon et m'a montré un technique bien plus simple que celle que j'avais apprise en NZ pour se mettre debout. J'ai ensuite pu surfer convenablement (même si je faisais pas des merveilles).

Mon super déjeuner végétarien acheté à une Indonésienne sur la plage
Le reste de l'après-midi, je suis restée sur la plage à papoter avec d'autres voyageurs et je me suis baladée le long de la plage.

Etrangement, il y avait personne de notre côté de la plage, mais passé une limite invisible, elle grouillait d'Indonésiens qui se baignaient tout habillés et qui s'enduisaient de sable dans leurs jeans. 
Les femmes qui font la pêche au filet. Des côtés, des femmes sont accrochées par leur bassin à une corde, ce qui leur permet de tirer le filet
Et on vend le produit de la pêche!
Au bout de la plage, on a même vu des singes!
 Bien entendu, on n'arrêtait pas de nous arrêter pour prendre des photos avec nous, et les enfants nous couraient après en disant "Hello! Hello!".
De retour à l'hôtel, je me faisais du soucis parce que je n'avais pas eu de nouvelles de Jantsje et Roxana. Je leur avais dit qu'il y avait le wifi dans le premier bus qu'elles prendraient. On avait convenu qu'elle m'enverraient un petit email pour me dire qu'elles étaient bien arrivées à Jakarta et qu'elles étaient en chemin. Lors de mon propre voyage jusqu'à Pangandaran, j'avais été très chanceuse quant au timing et j'avais peur qu'elles n'aient pas la même chance que moi.

Je suis allée manger avec trois autres Français que j'avais rencontré au surf et qui étaient au même hôtel que moi. On est allés au marché près de la gare routière, où j'ai mangé un délicieux mie goreng (nouilles sautées).

Le marché, la nuit. J'ai pas trop osé prendre des photos des stands parce que je trouvais ça un peu impoli.
Mie goreng! 65 centimes d'euro (on dirait pas mais c'était une grosse assiette!)
Le super endroit avec les meilleures mie goreng du monde ;)
Je suis restée à l'hôtel toute la soirée pour attendre Jantsje et Roxana. A l'entrée de l'hôtel, il y a un petit hamac suspendu à des cocotiers. Je me suis placée dans ce hamac, histoire de pouvoir leur glisser un petit "Hello" depuis mon hamac lors de leurs arrivée. J'ai attendu environ une heure, pendant laquelle je me suis fait attaquer par des dizaines de moustiques, puis j'ai craqué et je suis retournée dans ma chambre. Au moment où je google-ais "plane crash Singapore Jakarta", elles sont arrivées, saines et sauves et fatiguées, une heure et demi derrière mon timing de la veille (alors qu'elles prenaient l'avion à la même heure, mais le samedi il y a plus de circulation). J'étais toute contente et je leur expliqué ce que j'avais prévu pour nous pour les 3 prochains jours : excursion d'un jour à Green Valley / Green Canyon, puis excursion de deux jours à "Paradise Island", avec nuit sur la plage et trek dans la jungle et tout le tralala.

Après une bonne nuit de sommeil, nous sommes parties pour la Green Valley et Green Canyon avec nos deux guides, Kour (je sais pas si ça s'écrit comme ça) et un autre dont je ne me rappelle plus le prénom, et les trois Français que j'avais rencontré la veille. Notre excursion était exclusivement en scooter, nous sommes donc partis à quatre scooter avec deux personnes dessus.

GREEN VALLEY
Nous voilà prêtes pour l'excursion!
Sur la route - des rizières, des plantations de cacahuètes et des cocotiers
Cacahuèèèèète!
Et voilà à quoi ressemble une cacahuète fraiche! Les guides, qui connaissent deux trois mots de français, arrêtaient pas de me répéter "cacahuète mouillée! cacahuète mouillée!". C'est mou et c'est bon, avec un goût de "cacahuète" discret.
Vieille femme qui travaille le champ de cacahuète. Ces gens étaient très gentils, ils nous ont fait goûter leur nourriture du déjeuner et n'ont rien demandé en retour.
Des seaux sont accrochés en haut des cocotiers, juste en dessous des fleurs, pour récolter le nectar des fleurs de cocotiers. Il faut aller récolter le nectar deux fois par jour. Les récolteurs grimpent à environ 80 cocotiers par jour.
J'ai essayé de grimper au cocotier, mais j'ai pas pu aller plus haut que sur la photo :(
Rizière
Une petite selfie sur le scooter, en chemin vers chez le sculpteur de marionnettes
Le sculpteur de marionnettes. Il n'en reste que deux à Est-Java. Il faut des années pour apprendre l'art et les enfants de ce sculpteur ne veulent pas apprendre à sculpter
Les marionnettes finies. Il faut 5 jours pour compléter une marionnette. Elles sont envoyées à Bali, qui est bien plus touristique que Est-Java, pour des spectacles de rue, où les marionnetistes dupent les touristes en disant que c'est eux qui fabriquent leurs marionnettes et les vendent à prix d'or. Ici, une marionnette coûte 400000 roupies, donc une trentaine d'euros.
Un ananas dans le jardin du sculpteur de marionnettes
Une noix de coco vieille (donc dure), dans le jardin du sculpteur. Il faut une machette pour retirer les fibres qui entourent la noix.
Roxana qui boit d'une noix de coco jeune
J'avais attrapé un énorme coup de soleil sur le visage en faisant du surf la veille. Afin de ne pas abîmer mon visage davantage et ne pas attraper de coup de soleil sur les bras, j'ai décidé de porter mon sarong sur la tête pendant toute la journée (ce qui m'a valu le surnom de "terroriste" par nos guides haha)

La Green Valley. Je n'ai pas de photo de la partie la plus cool et magique : on a pu nager dans une grande grotte remplie de stalagmites et des petits enfants sautaient des falaises tout autour de nous
On s'est laissé porter par le courant, on a sauté du haut de cascades, je me suis fait mal aux tympans en sautant d'un arbre... C'était vraiment hyper cool et relax. Dommage que j'avais pas d'appareil qui va sous l'eau (clin d'oeil à mon frère qui a perdu mon appareil photo waterproof)
Lunch time! Il y a beaucoup de plats végétariens à Est-Java, j'étais aux anges!


GREEN CANYON

Encore plus d'une heure de scooter sur de la piste. En chemin, on s'est arretés pour prendre des photos
Puis, on est enfin arrivé au canyon. C'était beaucoup plus touristique que la Green Valley. J'ai moins aimé cette deuxième partie, même si l'endroit était à couper le souffle, parce il y avait beaucoup de gens et ça paraissait plus chronométré. Mais je compte quand même ce canyon comme une des choses les plus belles que j'ai jamais vues. Malheureusement, mon appareil photo a du mal à rendre compte des dimensions de l'endroit.




Voici une petite vidéo pour que vous vous rendiez compte un peu mieux de l'ambiance. Elle est une peu pourrie mais c'est pas grave (enfin j'espère!)
Sur le chemin du retour, on a du passer sur un pont en bambou. Moyennant une petite taxe, on peut traverser cette rivière un scooter à la fois. J'avais un peu peur mais tout s'est bien passé! J'ai pris cette photo en roulant! (je conduisais pas hein)
Le retour a été très très dur. Mon derrière en a eu vraiment marre des bosses de la piste et j'étais à l'agonie tout le long. Quand on est arrivés à Pangandaran, on a tous eu l'impression d'atteindre la terre promise. .

PARADISE ISLAND


Le lendemain, nous sommes partis pour Paradise Island, encore avec notre guide Kour, mes copines et les autres Français. Il nous a fallu encore plus d'une heure de voyage (en van cette fois) pour atteindre un endroit où un barque nous attendait. Après un assez long trajet en bateau, où on bien fait éclabousser, nous sommes enfin arrivés à Paradise Island: une île que pour nous, avec rien dessus à part un abri pour les pêcheurs locaux (juste un abri de la pluie, sans murs).

L'abri! Heureusement qu'il n'a pas plu, parce que ç'aurait été notre seul refuge.



 Kour et les autres Indonésiens qui étaient avec nous on fait à manger, puis nous avons repris le bateau pour aller sur une autre île pour faire du trek dans la jungle. Kour a voulu qu'on trek de façon authentique, donc pieds-nus! Et oui, ça fait mal. On a du marcher dans de l'eau jusqu'au cou et j'ai eu des coupures aux pieds à cause d'huîtres :(

En chemin, on a croisé une grosse araignée.
Escalade en s'accrochant à des lianes
Après le trek!
Notre joli bateau
Une fois rentrés, on a préparé à manger. J'ai appris à faire la fameuse sauce à la cacahuète indonésienne. Les non-végétariens (donc tout le monde sauf moi) ont mangé du poisson qu'un des Indonésiens a attrapé en allant pêcher au harpon. Puis la nuit est tombée. Oui, on est près de l'équateur, donc il fait nuit à 6 heures. Kour m'avait dit qu'on pouvait voir du plancton phosphorescent la nuit, ce qui était la seule raison pourquoi j'ai voulu aller sur cette île, mais malheureusement, j'ai pas eu la chance d'en voir.

Un poisson lune malchanceux
Pendant qu'on jouait tranquillement aux cartes sur la plage, un serpent est venu nous rendre visite. Bien évidemment, il est arrivé de mon côté et on l'a aperçu de justesse avant qu'il arrive à moi. Un des Indonésiens a voulu le tuer mais en le voyant brandir un bâton en flammes, en bonne copine des animaux, j'ai crié pour qu'il l'épargne. Puis, lorsqu'on m'a dit que ce serpent était hyper venimeux, j'ai regretté mon élan de sympathie. Voyez-vous, nous étions censés dormir sur la plage et comme le serpent était déjà venu nous rendre visite et qu'il était encore dans la nature, il était fort possible qu'il revienne pendant la nuit. Bingo, il est revenu plus tard dans la nuit, encore de mon côté (alors que je l'avais sauvé; aucune reconnaissance ces serpents!), et on l'a encore aperçu juste avant qu'il ne m'atteigne. Cette fois, j'ai rien dit et j'ai laissé l'Indonésien le tuer avec son bâton enflammé.

On a dormi sur la plage, avec nos petits sarongs comme seules couvertures. A 6h du matin, je me suis reveillée parce que j'ai rêvé que le serpent revenait. J'ai profité de la vue pendant que tout le monde dormait.
En rentrant, j'ai enfin pu prendre une photo d'enfants sur des scooter. Ils sont partout. Pas plus de 7-8 ans et ils conduisent comme des grands.
J'ai fait copain-copain avec un papillon.
Lorsque nous sommes revenus, je suis allée faire du bodyboard avec Jantsje. Il nous a fallu un bon bout de temps avant de comprendre comment bien prendre une vague. Parce que ça marche pas du tout comme le surf!
Ensuite, on s'est relaxés dans la partie commune de l'hôtel et j'arrêtais pas de répéter que je me sentais trop bien et trop relaxée blablabla. Puis le cauchemar a commencé. D'une seconde à l'autre, j'ai eu un gros mal de tête. Je me suis allongée et ma température est montée en flèche. Plusieurs heures plus tard, comme j'allais pas mieux et que j'avais 39.5°C de fièvre, on m'a amenée à l'hôpital parce que dans cette partie du monde, les maladies sont un peu plus inquiétantes qu'en Europe. Au bout de 2 heures de route (toujours avec plein de bosses), on est arrivés à Banjar, où se trouve les urgences les plus proches. On m'a fait une prise sang, qui a donné des résultats bizarres, mais ça a pas inquiété la docteur, qui a décidé que c'était "peut-être un virus" et m'a dit que je pouvais rentrer à l'hôtel sans m'inquiéter.

Hôpital numéro 1! A 1h du matin, j'attends les résultats de la prise de sang et j'ai l'impression de mourir.
Le lendemain, j'allais toujours très mal, je n'arrivais pas à manger ou boire, j'avais beaucoup de fièvre et l'impression que ma tête allait exploser. J'ai donc voulu aller voir le docteur, même si mes copines essayaient de m'en dissuader. Un p'tit mec en scooter est venu me chercher à l'hôtel pour m’amener chez le toubib. Le docteur a décidé de m'hospitaliser parce que j'étais une vraie loque. Le p'tit mec en scooter m'a amenée à "l'hôpital", une sorte de dispensaire très rudimentaire, qui n'avait même pas de quoi faire des prises de sang.

Hôpital numéro 2! Je souris pour la photo mais en vrai c'est moins la rigolade.
J'étais sous perf, avec ma poche accrochée à un poteau en bois hyper lourd sans roulettes que je devais traîner partout avec moi. J'avais la meilleure chambre de l'hôpital, avec mon propre toilette! Par contre il n'y avait pas de douche dans tout l'hôpital. J'ai donc du me laver grâce à un petit robinet au sol et un petit seau. Très pratique avec la perf. Dès que ma poche de liquide en intraveineuse était finie, je devais me traîner hors de ma chambre (en portant mon poteau), trouver une infirmière et lui demander de la changer.
J'ai reçu plusieurs fois la visite du petit mec en scooter (qui m'a donné mon premier dîner à la cuillère, comme un bébé), les guides de l'hôtel, la proprio Française de l'hôtel et des Indonésiens que je connaissais pas mais qui voulaient me rendre visite quand même. Les infirmières ont installé des lits de camp dans ma chambre et Jantsje est restée avec moi la première nuit.
Le lendemain, j'ai vomi mon ptit dej (youpi!) donc le docteur a décidé que je devais retourner à l'hôpital de Banjar pour faire d'autre test. A ce moment, mon esprit s'est focalisé sur une seule idée: je veux être rapatriée à Singapour. J'avais aucune envie de refaire plusieurs heures de route horribles pour aller à ce pseudo-hôpital où on s'était déjà mal occupé de moi. J'étais assez naïve pour penser que mon assurance (Chapka) me rapatrierait facilement et que je pouvais être à Singapour le soir même. La spirale de l'assurance a commencé. Pour faire simple, j'ai du attendre trois jours dans le dispensaire de Pangandaran pour que Mondial Assistance, le sous-traitant de mon assurance, accepte de me rapatrier. Ils voulaient absolument me parler avant d'autoriser le rapatriement, ce qui était impossible parce que notre seul moyen de les contacter était par skype (pas d'appel international possible depuis nos téléphones singapouriens ou les téléphones locaux), et il n'y avait pas internet dans le dispensaire.

Mon lit d'hôpital! C'est le grand luxe!
Pour finir, j'ai pu les contacter avec le téléphone Néerlandais de Jantsje, qui jusque là refusait de marcher, et l'assurance a d'abord décidé que je devais aller à l'hôpital de Bandung, à 7 heures de route, pour faire des tests et voir si je pouvais prendre l'avion.

Hôpital numéro 3!
Je suis arrivée à cet hôpital dans la nuit de vendredi à samedi. On m'a fait une prise de sang et SURPRISE!! Fièvre typhoïde alors que j'étais vaccinée contre!!! L'assurance voulait que j'attende encore deux jours avant de prendre l'avion pour Singapour où je serai encore hospitalisée. Comme je voulais absolument retourner à Singapour le plus vite possible, même si l'hôpital de Bandung était très bien, et qu'à l'origine, mon avion de retour avec mes copines était le soir même, j'ai demandé à l'assurance d'arranger un transport jusqu'à Jakarta pour que je prenne mon avion normal et que je puisse commencer mon traitement au plus vite. On a donc convenu qu'un taxi viendrait me chercher à l'aéroport et m’emmènerait directement à l'hosto.

Lorsque je suis arrivée à l'aéroport de Jakarta, j'ai reçu un email de l'assurance me disant que tout compte fait, le médecin de l'assurance avait décidé que j'avais pas besoin d'être hospitalisée à Singapour et qu'on me payait le taxi jusqu'à chez moi. J'ai donc du appeler mondial assistance et négocier mon hospitalisation à Singapour avec le médecin de l'assurance qui jugeait que même si j'avais pas mangé depuis 4 jours et que je devais être traitée, il n'y avait pas besoin que j'aille à l'hôpital!! ("Je vous assure mademoiselle, allez juste voir un médecin de ville dans les deux jours et ça suffira!"). Et moi je ne pouvais pas faire ce que je voulais parce que sinon je n'avais pas le droit à l'avance des frais. Je lui ai cloué le bec quand je lui ai demandé si j'étais censée me bricoler une intraveineuse chez moi, histoire de tout de même me nourrir, et il a été conclu que le taxi me conduirait à l'hôpital, où un médecin m'examinerait et déciderait s'il y avait besoin de me garder ou non. Bien entendu, le médecin que j'ai vu à Raffles Hospital a décidé de me garder dès que je lui ai expliqué la situation.

Enfin, hôpital numéro 4! Avec ma super pompe que je devais me trimbaler partout et qui sonnait comme une dingue lorsque je la débranchais et mettais en mode "batterie" pour aller aux toilettes
On m'a donné un joli petit pyjama rose, taille XXL asiatique (!!) et j'ai passé 3 jours là bas, dans une chambre sympa. C'était hyper bien (hôpital privé oblige), le hyper luxe après les deux premiers hôpitaux indonésiens, j'avais un choix de 36 plats à chaque repas (j'exagère pas, j'ai compté), dont beaucoup de végétariens (à ma grande joie), mais je mangeais pas beaucoup, dommage.

Ma perfusion était un sacré machin, comme je devais être relié aux antibiotiques en intraveineuse et au glucose en même temps. 
 A ma sortie de l'hôpital, j'ai passé 5 jours chez moi en étant trop fatiguée pour sortir de mon lit. Pendant deux semaines j'ai pas pu manger correctement: je ne supportais que les fruits et les nouilles instantanées.

J'ai raté toute une semaine de cours, ce qui fait que maintenant je suis débordée parce que je dois tout rattraper. J'ai fait deux visites de contrôle à l'hôpital, à coups de 130 dollars la visite de même pas 10 minutes. La dernière était aujourd'hui. Le toubib a dit que ma grosse fatigue devrait cesser dans environ deux semaines (donc 5 semaines après ma sortie d'hôpital). Oh et mon hospitalisation de 3 jours à Singap a coûté environ 2000€. Heureusement que je suis assurée! Et bien sûr, j'ai du annuler mon voyage à l'île de Penang en Malaysie qui était prévu le week-end de ma sortie d'hôpital :(

Conclusion: J'ai vraiment pas de pot! (Et encore, dans le prochain épisode, vous verrez comment ma malchance a continué après ma sortie d'hôpital!)

Pour voir toutes les photos, c'est par ici!